L'Article d'Oléron Hebdo

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M.Chedozeau, natif de Vienne, coule une retraite tranquille à La Brée depuis 1964.  Il ne pensait certainement pas que la télévision allait un jour le tirer de l'anonymat en se penchant sur son passé de Compagnon du Devoir.

C'est pourtant ce que vient de faire Jean Luc Mage, réalisateur indépendant, qui tourne pour FR 3 National une émission d'une heure consacrée à l'expérience du Compagnonnage.  Le film étant encore en tournage, il n'est pas programmé et il faudra attendre pour voir M. Chedozeau, surnommé par ses compagnons «Poitevin, l'Ami des Arts», retourner à la chapelle de La Cotinière dont il réalisa la charpente.  L'émission comprendra une partie poétique dans laquelle Marc Ogeret interprètera des chansons de Compagnons, la visite chez un Compagnon éditeur corrézien, et un reportage autour d'un film sur le compagnonnage La pendule à Salomon de Raoul Vergez. 

C'est là qu'intervient M. Chedozeau qui a réalisé le pont en bois qui est le héros du film.

M.Chedozeau a accompli son Tour de France de 1924 à 1926. 

En 1967, on lui confie la charpente de la chapelle de La Cotinière.

«Pour moi, dit-il, c’est la fin des travaux importants. C'est un travail comme on n'en fait pas deux dans sa carrière... vu

en plan cela représente une étoile à six branches avec des bois de longue portée.  Il fallait une force peu courante, aussi les

poutres viennent d’Amérique... «J'ai tout tracé tout seul, j'en avais pris la responsabilité et s'il y a quelque chose, c'est de ma

faute».

Le Compagnon est fier de passer sa retraite près d'une de ses oeuvres maîtresses.  Il regrette pourtant que l'architecte ait refusé qu'il appose sa signature sur la charpente, un signe de reconnaissance pour les autres Compagnons.  Heureusement, l'abbé a accepté d'y mettre une plaque signalant le fait.

Alors M. Chedozeau a fait connaissance avec la technique audio-visuelle.  Il a dû recommencer plusieurs fois le même geste devant les caméras, redire la même phrase dans le micro, avant que les techniciens soient satisfaits.  Un goût du travail bien fait que l'artisan a dû apprécier.