Poèmes

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Par Natalis Anquier le 22 mai 1941

La nature est en liesse, il est voici trente ans
Un joli rendez-vous dans le royaume des fleurs.
Elles viennent se réjouir, car vient de naître une soeur
Aux plus belles d'entre elles, aux roses du printemps.

Le soleil resplendit, le ciel est bleu d'azur
Les arbres courbent leur cîmes devant cette beauté.
Les oiseaux dans leur branches ne cessent de chanter
Les fleurs tracent l'auréole avec leur fioritures.

Le lys majestueux exhale sa blancheur
L'oeillet de son parfum embaume toute la fête
Toutes ses splendeurs unies choisissent pour nom "Odette"
A cette fleur éclose, jolie rose de bonheur.

Les fées de Mai sur elle se penchèrent tour à tour
En admirant la grâce qui en resplendissait
Leur offrirent ce cadeau que donner elles pourraient
La douceur d'être aimé, d'êrtre aimé pour toujours.

Quand cette rose grandit, que ses pétales s'ouvrent
Elle s'offre aux tendres regards de bien des maraudeurs
Qui dans un geste brutal voudrait saisir cette fleur
Mais elle sait attendre que de l'amour elle trouve.

Les fées t'avais promis, l'amour enfin arrive
La joie et le bonheur lui sont alors permis
On l'adore c'est certain "Je t'aime pour la vie"
On entend murmurer ces doux mots qui enivrent

Il est heureux alors qui les a prononcés
Il vit à ses côtés il reste sous son charme.
Elle lui a tout donné: ses baisers même ses larmes,
Pour lui à d'autres joies elle y a renoncé.

Mais l'amour est cruel, il exige la souffrance
Il lui faudra connaître les douleurs de la vie
Elle ferme ses pétales sur son âme meurtrie
Attendant le bonheur ensoffrant en silence.

L'amour est doux aussi, tout contre elle il dépose,
Une autre de ses fleurs que dans sa pureté.
On a même nom donné, puisque semblable beauté,
Petite rose de l'amour, née de l'amour d'une rose.

Deux printemps sont passés sans que je la revoie
Deux années sans son charme il n'y a que tristesse
En ce jour de sa fête, qu'un flot de douces caresses
S'en aille la retrouver, lui rappeler ma foi.

Mais si à mes côtés ne vit plus cette fleur
Toujours près de moi vole son si prenant parfum
C'est que comme un trésor à retrouver demain
Pour la garder j'ai mis cette rose sur mon coeur

Lilis



Par Natalis Anquier le 25 novembre 1941
......à ma Noune jolie
 
Foufouille, Nounette, ma Noune, Dédette aussi Odette
Chacun de tous tes noms me rappellent aujourd'hui,
La vie d'onze ans déjà de cette belle fillette,
Cueillie dans une rose, une rose si jolie.

Ma Noune pour toi c'est fête, c'est un jour de bonheur
Dans ta joie de gamine, tout sourit, tout est beau,
Le gâteau à bougies, friandises et  fleurs,
Et les bises de Maman seront un doux cadeau.

C'est fête aussi pour Elle, malgré tous ses tourments,
Un sourire et une larme se mêlent dans ses beaux yeux.
Car elle revoit le jour où Elle était Maman,
Où hormis la suffrance il n'est jour plus heureux.

C'est aussi fête ici, des amis d'infortune,
Devant ta grande photo que j'ai faite ce dimanche.
Du gâteau ont éteint les bougies de fortune,
Et ton visage sourit parmi les roses blanches.

Je ne l'ai pas voulu et pourtant j'ai pleuré,
Mon coeur a trop souffert, d'être là, impuissant,
Et surtout en cette fête, de vous, d'être séparé,
Pour un Papa qui t'aime est-il sort plus navrant.

A onze ans c'est un ange dont la tendre prière
Emeut le doux Jésus qui ne sais refuser.
Fait donc qu'il accorde la santé à la mère,
A ton Papa bientôt de venir t'embrasser.
 



Par Natalis Anquier

Dix neuf septembre I927,cette date
Que les plus incrédules doivent saluer bien bas.
C'est la fête de ce peuple dont l’histoire nous relate
Le bienfait qu'il créa en de bien nombreux cas.
La guerre ce dure fléau qui était survenue,
Décidée par un peuple qui pour bien peu génial
Voulu violer les pactes et porter jusqu'aux nues
Le drapeau et la croix de leur aigle impérial.
Et la déclaration de guerre qu'ils adressaient
A cette France si noble qui depuis soixante dix
Se relevait de ses ruines et rêvait de paix
Donnait bien la valeur de tous ces immondices
La sombre guerre éclata et l'Europe tout en sang
Les morts jonchaient les routes,.mais ce pareil carnage,
N'arrêtait plus en rien la folie dans les rangs
De ces soudards ignobles aux yeux-remplis de rage.
Trois années de bataille avaient tristement faits
Et de nombreuses veuves et de pauvres orphelins,
Le crêpe était tendu et les faces se voilaient
A chaque coup de canon tiré des camps prussiens.
Le nombre sans cesse croissant de ces bien tristes morts
Devaient avoir une fin et Dieu si juste permit
Que de  notre LA FAYETTE imitant le transport
L’Amérique se leva et dans tout le pays,
De nombreux légionnaires maudissant les Allemands,
Des pères, maris et frères en quittant leurs foyers
Donnèrent leur signature et devinrent combattant
Pour la cause de la France leur plus gracieuse alliée.

Bientôt de l’Atlantique navires et cuirassés
Partirent rejoindre sans cesse sur les côtes gauloises
Les armées tricolores qui dedans les tranchées,
Attendaient ce renfort et étaient dans l'angoisse.
Les hordes teutonnes, les brutes les sauvages en routes,
Dg beaucoup   plus nombreux s’avançaient sur Paris
C’est alors que sonna et pour eux la déroute
Et rendirent le terrain qu'ils nous avaient tant pris.
La guerre était finie et les Américains,
Qui avaient contribué à notre effort vainqueur
Partirent après avoir laissé sur nos terrains,
Troués par les balles le corps d'un bon nombre des leurs.

A présent la paix règne et dans tout le pays
Nous devons rappeler le bienfait apporté
A notre belle victoire par ces joyeux amis
Et dans nos cœurs le doux souvenir est resté

C'est maintenant après quelques 9 ans d'absence
Que ces légionnaires reviennent pour admirer
Les terrains qui ont vu renaître l'espérance
D'une paix féconde qu'ils ont su nous créer.
Le drapeau étoilé réunit notre emblème
Comme dans nos foyers nous repasserons souvent
Le bienheureux effet qu'ils ont produit quand même
Comme nous les avons su voir bien auparavant.
Pour finir, tous debout, repassez avec moi
La joyeuse oraison de notre Marseillaise
Pour glorifier tour à tour notre pays dans sa foi
De la triste guerre le souvenir qui s'apaise.
Et maintenant ce cri d'espérance:
Vive l'Amérique !  Vive la France !

N. ANQUIER.


24 Décembre 1941

A un chérubin de France

Je sais mon cher petit, qu’en l’humble cheminée
Où descendra Noël
Tu as mis cette fois ainsi que chaque année,
Ta lettre Pour le ciel.
Le vent qui t’a fait peur quand il est en colère
L’a transmise la-haut.
Et Noël est venu me la lire en mystère,
A travers mes barreaux.
Dans sa voix qui tremblait d'une rancune,
J'ai reconnu ta voix l
Ta voix calme et douce, ô ta voix toute brune
Que j'ai gardé en moi.
Les mots qu’il me disait, je t’entendais les dire,
Comme aux soirs d'autrefois,
Lorsque sur mes genoux tu essayais de lire
Tout un livre à la fois
Et ta lettre, chéri, dédaignant la fortune,
Des joujoux qu'on a pas,
Demandait cette année un peu plus que la lune,
Demandait ton Papa.
Oubliant, Cendrillon, peau d'âne et leur cortège,
Tu voulais ton Papa,
Alors Noël s'est tu dans sa barbe de neige
Et j'ai pleuré tout bas
Le vieillard tout puissant ne pouvait satisfaire
A ton ardent désir,
Alors il appela le vent le la nuit claire,
Le vent qui fait frémir.
Et prenant dans mon cœur tout mon amour immense
Il le mit dans ces vers
Le vent te les dira tout bas dans le silence
Des longs sommeils d'hiver.

En Captivité,
Le  24/12 /19 41